Publié le 17 Décembre 2010
La maison à colombage, constituée d'une structure en bois démontable et de remplissages en torchis, est un des symboles de l'Alsace.
Quand j'étais petite, elles étaient invariablement blanches, ou crème, ou beige, au mieux terre de sienne... et leurs poutres apparentes couleur bois.
Et puis, quand j'ai quitté cette région, il y a une vingtaine d'années, elles se sont petit à petit parées de toutes sortes de couleurs : vert ou bleu pastel, violet ou rose pâle, abricot ou beige rosé pour les plus timides, jaune citron, rose fuschia, bleu turquoise, ocre, rouge brique, orange, etc. pour les plus audacieuses.
Je croyais qu'il s'agissait d'une nouveauté, d'une mode mais c'est à cette époque que j'ai découvert que, à l'origine, toutes les maisons alsaciennes étaient colorées ! Comme au Moyen-Âge tout le monde ne savait pas lire, chaque couleur était attribuée symboliquement à une corporation de métiers, permettant ainsi à tous de se repérer plus facilement dans la rue. La décoration des façades n'était ainsi pas laissée au hasard mais obéissait à des règles pratiques : le bleu est traditionnellement la couleur des métiers issus de la famille du bois, le rouge est la couleur des métiers du fer, le jaune couleur du blé est portée par les boulangers et les pâtissiers ; le vert à ceux qui travaillent le cuir et les tissus ! Les maçons, tailleurs de pierre, couvreurs et plâtriers reçoivent quant à eux la couleur crème.
Les maisons rouges pouvaient aussi signifier que les propriétaires étaient de confession protestante et que les bleues abritaient des catholiques.
De nos jours, les rénovations à l'identique de maisons alsaciennes anciennes peuvent être subventionnées, d'autant plus si on les retape en couleur !
Voilà quelques photos pour vous donner une idée.
Pour l'instant, elles manquent un peu de géraniums, mais question teintes, on est servi !!