Publié le 4 Juin 2014
Notre sortie ciné avec Jules, censée être bimensuelle, nous a amenés cette fois à aller voir un western. C'était la seule séance qui nous arrangeait, les autres c'était X-men (bof) et Deux jours, une nuit (bof bof).
Et puis moi, j'adore les westerns. Il faut dire que je suis tombée dedans quand j'étais petite : à 10 ans j'étais amoureuse de John Wayne dans Rio Bravo, la musique des "Il était une fois" s'échappait à toute heure du jour et de la nuit de la chambre de mon grand frère et, quand on était sage, on avait droit à un album de Lucky Luke (dont j'avais d'ailleurs une panoplie, si, si).
De plus, le dernier western que j'avais vu remontait à plusieurs années (c'était là) et la critique de The Homesman disait que c'était un western féministe. J'ai naïvement pensé aller voir une espèce de remake des Pétroleuses et je me suis dit : allons-y, pourquoi pas ?
Oui... Mais non (c'est ça d'aller voir des films sans se renseigner avant) !
Je vous résume l'histoire : ça passe en 1854, Mary Bee Cuddy est une femme forte, sauvage, puritaine et indépendante, en manque d'amour certain, qui tient une ferme quelque part dans les territoires de l'Ouest des Etats-Unis. Elle se voit confier trois femmes complètement démentes pour les mener vers l'Iowa, où elles pourront trouver refuge. En chemin, elle croise George Briggs, un rustre vagabond que Mary Bee sauve d'une mort aussi imminente que certaine. Ils décident de s'associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et au danger qui sévissent dans les vastes étendues qu'ils vont devoir traverser.
Ce que j'ai aimé :
Les deux acteurs principaux, Tommy Lee Jones (Men In Black, Le Fugitif, JFK, Trois enterrements) et Hilary Swank (Million Dollar Baby, Boys don't cry) et puis aussi Meryl Streep qui tient un petit rôle à la fin du film.
Les vastes ciels et les paysages grandioses, même si c'est surtout de la plaine, de la plaine et encore de la plaine, aride, sèche, désertique et hostile qui plus est.
Et puis le récit qui chemine façon road-movie et la lenteur du film qui peut nous laisser à penser que nous aussi nous faisons partie du convoi.
Mary Bee Cuddy que j'ai admirée pour son cran, son courage, sa foi inébranlable et sa détermination.
Et la vérité sur la condition d'une femme seule à cette époque et dans ce milieu-là (encore plus difficile à assumer pour une femme cultivée qui chante, "joue" du piano et utilise des mots tels que "post-prandial").
Et le reste :
La dureté de la vie des femmes dans ce film : elles suivent leurs maris (Mary Bee n'en a pas mais c'est une exception), sont confrontées à des êtres frustres incapables d'exprimer leurs sentiments, font face à la maladie, doivent concevoir, faire, élever les enfants, s'occuper de la maison, de l'exploitation, le tout dans des conditions climatiques très hostiles.
La folie des trois femmes faisant partie du convoi à la tête duquel se trouve Mary Bee : l'une d'elle, âgée de seulement 19 ans, a perdu ses 3 enfants malades en 3 jours, la deuxième se plante des aiguilles à coudre dans le buste, les bras et subit des violences sexuelles, la troisième jette son bébé dans les latrines... Il y a des scènes très très cruelles à tel point que je me suis caché les yeux pour ne pas les voir tout en demandant à Jules "ça y est, c'est fini ?". Ambiance...
Intéressante (même si terrible), l'histoire opère un virage à 180° au 2/3 du film et ça... ça m'a laissée sur le derrière, pour ne pas dire autre chose. Ensuite, plus rien ne se passe comme il faudrait (genre ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants) et on se demande où le cinéaste a voulu en venir. Parmi les scènes suivantes, il y en a que je n'ai pas bien saisies, d'autres qui ne servent franchement à rien, d'autres encore qui sont complètement surréalistes, et la fin... ben... en fait il n'y a pas de fin. Ou alors j'ai raté un truc. Mais j'crois pas...
Bref, film très très spécial, amer à souhait, qui m'a laissée bien perplexe. Âmes sensibles s'abstenir.