VIEUX WESTERNS VS FILMS ACTUELS
Publié le 24 Octobre 2010
Tout le monde s'accorde à dire (et moi la première) que certains films actuellement sur les écrans, notamment ceux plutôt destinés aux ados ou aux jeunes, sont violents : de la violence gratuite la plupart du temps, qui n'apporte rien à l'histoire, ni au déroulement du film.
Nous voilà donc tous installés sur notre canapé king size, bien blottis les uns contre les autres, sous une couverture "granny" crochetée par mes soins et spécialement conçue pour ce genre de soirée douillette.
D'un commun accord, nous avions décidé de jeter notre dévolu sur Le bon, La brute et Le truand, datant de 1966, film culte s'il en est, encensé depuis des générations par tous les western lovers, critiques de cinéma, sites spécialisés, etc......
Le film commence, générique hyper ringard, mais d'époque ! Au bout de 10 minutes de film, ça y est, on a fait connaissance avec les personnages principaux mais à quel prix ! Les héros :
- Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez (Eli Wallach), le Truand, appelé simplement Tuco, un bandit menteur, roublard mais attachant dont la tête est mise à prix,
- Sentenza (Lee Van Cleef), la Brute, tueur professionnel sans âme, véritable saligaud sans morale et sans scrupules,
- Joe dit "Blondin" (Clint Eastwood), un chasseur de prime charismatique, flegmatique et taciturne (le Bon, enfin... plutôt le moins pire des trois),
ont déjà une petite dizaine de cadavres à leur actif, tous victimes de mort violente, forcément....
L'histoire prend tout doucement forme : pendant la Guerre de Sécession, trois hommes (voir ci-dessus) se lancent à la recherche d'un coffre contenant 200.000 $ en pièces d'or. Tuco sait que le butin se trouve dans un cimetière, Blondin connaît le nom inscrit sur la tombe servant de cachette. Ils ont besoin l'un de l'autre, mais ont aussi des comptes à régler. Sentenza, lui, ne sait rien au début mais est prêt à tout pour parvenir à ses fins.
L'humour est sarcastique et caustique, les répliques cultes s'enchaînent :
" Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses."
" - Blondin, c'est une farce ? - Ca, c'est pas une farce, c'est une corde, dépêche-toi de passer la tête là-dedans Tuco."
" - Dis donc toi, tu sais que tu as la tête de quelqu'un qui vaut 2.000 dollars ? - Oui... mais toi tu n'as pas la tête de celui qui les encaissera. "
A côté de ça, les morts continuent de pleuvoir : morts par armes à feu of course mais aussi crâne fracassé, torture....
Fifille, 11 ans 1/2, déclare : "Bon, ben, je crois qu'il y a un peu trop de morts pour moi dans ce film. Je vais me coucher.... "
Oui, en effet, ça ne s'arrange pas. L'aventure suit son cours : exécutions sommaires, re-morts par armes à feu, pendaisons, gros plans sur cadavres, sang, blessures, morts en direct.... Je disais quoi déjà au début de l'article ? Que les films d'aujourd'hui sont beaucoup plus violents que les bons vieux westerns à la papa ?
Les scènes s'enchaînent, rythmées par la fabuleuse musique d'Ennio Morricone, LA musique de western par excellence dont pratiquement tous les thèmes sont mythiques et "collent" parfaitement au film
Parfois, c'est un peu long, il faut bien le dire, et certaines scènes sont absurdes (cette histoire de pont qui saute à la fin, c'est n'importe quoi !!). On est habitué aujourd'hui aux images rapides, "flash", sur lesquelles on a même plus le temps de s'attarder. Il fait quoi le type là ? Ah ben trop tard, c'est déjà le plan suivant. Dans ce film, pas de problème, la lenteur est de rigueur. Les gros plans contribuent à l'ambiance lourde, poussiéreuse et tendue : images sur des yeux qui cillent à peine, regard de l'un, regard de l'autre, sur les mains nerveuses, celles qui sont prêtes à dégainer, gros plans sur les armes qui vont bondir hors de leurs étuis. Dans la scène finale, on a même droit à cinq minutes de face à face totalement immobile avant le dernier duel, trio ou triel, vous l'appellerez comme vous voudrez.
Puis c'est l'épilogue. La fin du film (je ne vous la raconte pas, hein, qu'il reste un peu de suspense si vous décidez de regarder). Les garçons ont adoré. Tous les clichés du western spaghetti étaient là. Pas de déception.
Quant à moi, je suis perplexe, c'est ÇA le genre de film que j'ai adoré dans mon enfance : l'histoire (oui, je me souviens bien), la musique (OK, géniale), les acteurs (terribles, de GRANDS acteurs) mais les morts (une sacrée tripotée quand même), ceux-là je les avais complètement zappés. A la fin, y'en a tellement qu'on n'y fait même plus attention. Et la violence..... pas possible que ça ne m'ait pas marquée, j'en suis restée scotchée.
Ce soir, c'est décidé, je me fais Pour une poignée de dollars pour voir si c'est pareil....