Quelques jours de beau temps, des températures qui avoisinent les 25°, une journée de vacances... et il n'en faut pas plus à nous autres, Girondins, pour que nous ayons des désirs de plage mais surtout l'envie de les concrétiser.
Quand j'ai proposé à ma marmaille un petit pique-nique improvisé au bord de l'océan, je m'attendais à des pfff... pas envie... on est obligé d'y aller ?... j'ai du travail... car, c'est bien connu, quand on a tout sous la main on devient vite blasé, surtout quand on a 15 ou 17 ans.
Sur ce coup-là, j'ai été sacrément mauvaise langue car tout le monde était partant. Même Fiston Number 1, qui disparaît régulièrement depuis qu'il a une chérie, était là pour se joindre à la fratrie. L'unanimité parmi les ados, c'est quand même assez rare pour que je m'empresse de le souligner.
Dès l'aube (euh, 11h15 environ), nous sommes sur le pied de guerre. Les belles températures d'hier se sont envolées et il ne fait pas très chaud, le fond de l'air est plutôt frais à cause d'un petit vent qui souffle et nous avons nos polaires sur le dos. Mais puisque c'était organisé comme ça, nous voilà partis vers l'océan, Fiston 2 au volant (je vous rappelle que nous avons commencé avec lui, depuis quelques semaines, la conduite accompagnée -voir là).
Un calage, une manoeuvre litigieuse, une mini-sortie de route (hé, c'est qu'elle est étroite la route qui monte à la dune ! Les bas côtés sont loin d'être stabilisés et quand on croise un camping-car il vaut mieux se pousser) et un sens interdit plus tard (sur un parking... pas trop grave !), nous arrivons sur "notre" plage.
Pour une fois, il n'y a pas foule sur le parking !
Quand on sort de la voiture, il y a toujours une odeur particulière, celle de la végétation qui "tient" la dune : l'herbe à curry. Je ne peux pas m'empêcher d'en arracher un petit bout sur le bord du chemin et de le presser entre mes doigts pour me shooter à l'odeur qui s'en dégage. Cette senteur est synonyme de bien-être. Dès que je mets un pied sur le caillebotis, j'oublie tout. Au loin, on entend déjà le grondement de l'océan, bien qu'on ne le voie pas encore car il reste la dune à franchir. Mais déjà mes soucis s'envolent, mon coeur est plus léger, tout stress disparaît, je sens que je me détends. Hé ! Mais.... la vie est belle.
La marée est basse et l'eau est loooiiin. Le coefficient aujourd'hui est de 110, un des plus élevés de l'année.
Ici, plus de vent, nous sommes à l'abri de la dune et il fait même chaud.
Les enfants sont en pleine forme. Ils n'arrêtent pas de plaisanter. Contre toute attente, ils ne se vautrent pas immédiatement sur leurs rabannes telles les crêpes moyennes juste après avoir dit "on mange quand ?", mais ils filent faire... un foot. Oui, oui, vous avez bien lu. Je crois bien que c'est la première fois depuis pfff ! longtemps ! qu'ils passent plus de temps debout sur la plage que couchés !!
De mon oeil de mère comblée, je les regarde au loin. Ils sont beaux, ils ne se disputent même pas et en cet instant, je suis super fière. Nous avons passé tellement d'heures sur cette plage depuis qu'ils sont tout petits. Que de baignades vécues, châteaux construits, tunnels creusés, goûters avalés, marées observées, grosses vagues encaissées, repas engloutis, couchers de soleil admirés, marches effectuées, grattages de sable pratiqués, seaux plein d'eau transportés, coquillages ramassés, jouets perdus, tasses bues, tubes de crème tartinés, parties de foot, de badminton, de raquettes, de frisbee disputées, Et maintenant, ils sont déjà si grands, comme le temps a passé vite.
Je regarde à droite, et je vois ça....
Je regarde à gauche, et je vois ça...
Fiston 2 n'y tient plus. Malgré l'absence de baignade surveillée, il se jette dans les vagues. Ils ne sont pas nombreux à oser s'y plonger. L'eau doit avoir 12° à tout casser.... Mais, lui, rien ne l'arrête. C'est un peu comme s'il était seul au monde.
Et voilà la vue sur la dune, en remontant sur la plage.
Honnêtement, on a rarement fait une sortie aussi tôt dans l'année à l'océan, en maillot de bain je veux dire. Au bout d'un moment, on décide de partir car il fait TROP chaud. Eh oui, comme une nouille, je n'ai même pas pensé à prendre de la crème solaire.
Franchement, c'était tout comme en été, le monde en moins.