C'est le 11 novembre, 315ème jour de l'année.
On fête aujourd'hui pour la 92ème fois la fin de la Première Guerre mondiale. En 1918, l'Allemagne signa l'armistice à Rethondes, dans un wagon en forêt de Compiègne, on a tous appris ça à l'école !!! Elle restitua alors à la France l'Alsace et la Moselle (abusivement appelée Alsace-Lorraine), après 4 années d'hostilités qui ont fait près de 40 millions de victimes.
Au risque de vous paraître hyper ringarde, je veux vous faire savoir que, depuis longtemps, je ne rate jamais (ou presque) une cérémonie du 11 novembre (ni du 8 mai d'ailleurs). Quand les enfants étaient petits, je les y emmenais toujours. Maintenant qu'ils sont plus grands, ils y vont ou pas. C'est selon l'humeur. Mais je ne manque pas de leur rappeler quel jour on est, histoire qu'ils n'oublient pas pourquoi ils sont à la maison et pourquoi ce jour est férié.
Ne pas oublier..... Je fais d'ailleurs une (petite) fixation là-dessus. Les enfants le savent et se moquent gentiment de moi. Tout ça bien sûr a une origine... Mon grand-père a "fait" Verdun en 1916. Il avait 18 ans..... l'âge de mon fils aîné..... Il y est parti avec son père, âgé de 35 ans..... Bien sûr, ils en sont revenus tous les deux. Surtout mon grand-père. Sinon je ne serais pas là pour vous en parler !!
J'étais très jeune quand il est mort. Mais il est aisé de savoir dans quelles conditions son père et lui ont vécu cette période. Ils ont passé des jours, des semaines, des mois dans les tranchées, la boue, l'humidité. Avec leurs compagnons d'armes, ils ont résisté avec l'énergie du désespoir. Verdun perdu, c'était la France envahie. Il fallait tenir. Ils ont souffert de la faim, de la soif, du froid, des maladies, des blessures, de l'insomnie, de la présence des rats, des poux, des cafards. Ils ont vécu sur un véritable charnier et sous un déluge de feu et de métal. La peur et la mort ne les quittaient jamais.
La plupart des soldats de Verdun n'étaient pas des surhommes. Ils aimaient juste leur patrie, leur honneur, leur liberté et leur pays. Ils aimaient aussi leur toit, leur maisonnée, leur village et leur manière de vivre. Ils ne voulaient pas en être dépossédés et c'est pourquoi ils se sont battus, avec courage, fierté, humilité et abnégation ....
Il me semble que, à l'heure où certaines de ces valeurs se perdent, cette cérémonie doit garder tout son sens afin que ne tombent pas dans l'oubli les sacrifices et les souffrances de toute une génération. Pour que tout cela ne se reproduise pas bien sûr. Mais aussi pour que nos enfants soient les héritiers d'une morale que ces hommes et ces femmes ont défendu.
Vous trouvez ça réac ? Il me semble pourtant que c'est le moins qu'on puisse faire...