TRANSHUMANCE DANS LE VAL D'AZUN
Publié le 31 Mai 2011
Je n'ai pas eu beaucoup de temps jeudi et vendredi pour les petits blablas.
J'ai eu plein de boulot.
Heureusement, vendredi soir, c'étaient les vacances puisque je suis partie oublier les tracas de la maison et rejoindre les cousines de Jules dans les Pyrénées avec Fiston 3 et Fifille.
En effet, voilà quelques temps déjà qu'elles nous avaient invités à participer avec elles aux festivités traditionnelles de la transhumance des brebis, organisées dans le Val d'Azun (tous les détails ici), puis à passer la nuit en groupe dans un gîte en pleine montagne, avec "environ" 14 adultes et 16 enfants de 5 à 15 ans.
Départ "à l'ancienne" des bergeries samedi matin vers 8 heures, direction le lac d'Estaing. Traversée des villages dans lesquels les randonneurs ou les curieux (nous) viennent au fur et à mesure grossir le cortège. Lent cheminement sur la route, au rythme de l'avancée des brebis ; tant pis pour les voitures qui nous suivent et qui sont obligées de rouler au pas. Elles forment bientôt une longue colonne qui serpente...
Temps idéal pour la marche, ni trop chaud, ni trop froid, juste ce qu'il faut d'air pour vous faire oublier qu'on est quand même fin mai, que le soleil cogne et que ce soir vous allez vous taper un sérieux coup de soleil si vous n'y prenez garde caresser doucement la peau. Arrivée au lac vers midi, dans un décor grandiose. Quelque soit l'endroit où le regard se tourne ou se pose, un paysage à couper le souffle ! Le lac est paisible, l'eau presque transparente....
photo empruntée sur ce site
Pique-nique dans l'herbe. Trois clans : les petits, les ados (qui cherchent désespérément le réseau pour envoyer des sms), les parents. Un agréable temps de détente.
L'après-midi, des activités ludiques et instructives comme une démonstration du travail impressionnant des chiens de bergers et de leurs maîtres pour rassembler les troupeaux ou une démonstration de tonte à la main ou à la tondeuse.
Puis, c'est la présentation des troupeaux et, après la bénédiction (oui, oui), c'est la montée dans les estives.
Bye bye la promenade tranquille et pépère du matin. Les brebis, très excitées et pressées de rejoindre leur lieu de villégiature pour les trois mois à venir, filent droit dans la forêt et la montagne, ignorant le chemin aménagé en lacets qui mène au sommet.
Le départ est un peu rude, surtout après l'apéro le petit rosé la sieste le pique-nique, l'attente du départ et la fatigue de la semaine. Heureusement, Cousin a eu la bonne idée d'entraîner tous les enfants DEVANT le troupeau. Ainsi poussés par les brebis, ils n'ont pas eu l'occasion de déverser sur nous leurs chouinages du style j'ai soif, j'suis fatigué, j'ai mal aux jambes, j'en peux plus, quand est-ce qu'on arrive ? c'est encore loin ? j'veux qu'tu m'portes, etc. etc. etc.
Merci Cousin de nous avoir laissé le soin de fermer la marche, loin de nos enfants, et faire ainsi d'une pierre deux coups. En effet, comment nous serions-nous occupés d'eux, alors que nous avions déjà bien du mal à nous en sortir avec nous-mêmes ? Et ainsi, ils n'ont pas eu le loisir de voir nos mines défaites, nos dos transpirants, nos visages rougis par l'effort, ni entendu nos respirations haletantes, nos souffles bruyants et les divers jurons qui ont pu nous échapper de temps en temps...
Mais trois quarts d'heure plus tard, arrivés à destination, quelle récompense de découvrir qu'un petit remontant nous attendait encore un paysage majestueux et sublime ! Ce fut une vraie communion avec la nature, loin de tout, et qu'il faisait bon tout là-haut !! Un peu plus et je me serais prise pour Heidi, au milieu des montagnes, des brebis, de l'herbe verte, des fleurs sauvages et des rochers.
Puis, déjà le soleil déclinait... et ce fut l'heure de repartir. On pourrait penser que la descente fut plus aisée que la montée. Les marcheurs savent qu'il n'en est rien. Les genoux, les dos et les cuisses déjà bien sollicités tout au long de la journée ont dérouillé... Et dire que les enfants, même pas fatigués, nous narguaient en dévalant la pente à toute vitesse....
Retour aux voitures et direction le gîte, pas facile d'accès mais du coup isolé à souhait !
Partage des chambres (parfois plus compliqué qu'il n'y paraît !), déballage des affaires, douche, repas du soir très convivial au grand air et dodo bien mérité ! Personne n'a eu besoin d'être bercé...
Le dimanche matin, quel bonheur de se réveiller dans un paysage de rêve. Je sens que vous aimeriez bien voir quelques photos, hein ? J'avoue que, sur ce coup-là, je ne suis pas très fière. Car j'ai donné mon appareil photo à Marichéri qui pédale dans l'Atlas. Je n'ai donc RIEN à vous montrer à part peut-être une petite photo du web pour que vous vous fassiez une idée.... On ne se sent pas les rois du monde quand on voit ça en ouvrant ses volets ?
Pour finir en beauté le week-end, encore une petite marche au Lac de Suyen et un pique-nique au bord de l'eau afin d'en profiter jusqu'au bout.
Puis il fallut reprendre la route.
Le retour fut comme dans un rêve, surtout pour les enfants qui sont tombés de fatigue dans la voiture (hé hé, la nuit fut courte dans le dortoir pour les ados indisciplinés et chahuteurs !) et heureusement, car à l'arrivée il restait les devoirs à faire, la voiture à vider, les machines à mettre en route.
Dure fut la chute....
Vous comprenez mieux maintenant mon état de lundi matin (là).
De la fatigue, certes, mais surtout du bien-être, des images plein la tête et un week-end dont je me souviendrai longtemps avec plaisir...