Publié le 6 Août 2011
C'est la nuit. Je dors.
Mais en général les mamans ne dorment que sur une seule oreille, n'est-ce pas ?
Comme si j'étais emmitouflée dans du coton, j'entends du bruit.
C'est un rêve ? Ou pas ?
A travers l'épais brouillard de mon sommeil, j'écoute quelques instants, je me concentre, ou tout au moins j'essaye, à la limite de rebasculer à tout moment dans le néant de la nuit.
A n'en pas douter, les bruits proviennent du cellier, assez proche de notre chambre. Clac. Crrrrr. Silence. Re-crrrrr. Re-silence. Re-re-crrrrr. Le bruit n'est pas régulier, mais j'ai l'impression que c'est un peu comme si le chat entrait ou sortait par sa chatière. Plusieurs fois de suite. Ou si le vent la faisait bouger. Mais ça, je sais bien que c'est impossible.
Je tends la main et je regarde mon réveil : 2 heures 45 !
Je me persuade que le mieux est que je décide de ne plus rien entendre. Je fais l'autruche et je mets la tête sous mon oreiller. "Ça y'est ! J'entends plus rien !", méthode coué-je. Silence. Yesssss !
Clac. Crrrrrr. Mais le bruit continue. Encore. Encore. Et encore. Je re-regarde mon réveil. Cinq minutes seulement se sont écoulées. Et il faut bien me rendre à l'évidence, j'entends toujours le même bruit et je ne l'identifie toujours pas.
Dans un énorme soupir non-contenu (pas grave puisque tout le monde à part moi dort), je m'extirpe du lit. Je ne pense même pas à mettre mes lunettes tellement je suis dans le pâté (bah, oui, je suis myope et pas qu'un peu mais de toutes façons il fait tout noir). Je me dirige dans la pénombre à tâtons, grâce à mon radar interne, tout droit en direction des bruits dont l'intensité augmente au fur et à mesure que je progresse dans le couloir.
Je suis toute somnolente. Je pense aux cycles du sommeil : lent, paradoxal, léger, trèèèèèèès profond (ah ! c'est moi ça). Et pourtant, comment il a trop réussi à me réveiller le chat !. Enfin, si c'est le chat. Parce que ça pourrait être aussi bien un assass... Alors là, non ! Je ferme la porte à toute pensée trop fertile. Mieux vaut imaginer autre chose. D'ailleurs, je suis arrivée à la porte du cellier. Mon cerveau tente de faire le point une dernière fois. A y'est, cette fois j'ai trouvé ! Le chat a attrapé un oiseau et ils sont en train de se battre (ce ne serait pas la première fois). Ou alors il se bat avec un autre chat. Ou alors un autre chat est entré dans le cellier et.... Ou alors....
J'ouvre la porte, j'allume la lumière et je vois le chat.
Il est tapi par terre. Tout seul. Pas d'oiseau, pas d'autre félidé. Il me regarde d'un air tout marri. Mais le bruit a cessé.
Je n'ai pas mes lunettes, mais je trouve qu'il est flou, mais flou ! Tout flou même. Tout transparent et tout bizarre. Y'a un truc qui cloche. Quelque chose de pas normal. Il n'est absolument pas comme ça d'habitude.
C'est flou, hein ? Même AVEC lunettes.
Je scrute, je m'approche, j'élargis mon champ de vision, je plisse encore un peu plus les yeux. Et là, je vois ça :
Mes méninges turbinent à toute vitesse mais nan vu l'heure ça c'est pas possible : eurêka ! J'ai compris ! Alors là, je vous refais le film faciiiile !
La panière où je mets le linge quand je le sors de la machine à laver (le machin en plastique transparent à roulettes) est rangée sur la table. Le chat veut sauter dedans, mais il s'entrave et il tombe par terre comme une grosse crêpe avec la panière. Sur lui. Le coinçant.
Quand je l'entends, il arpente donc le cellier de long en large avec l'énergie du désespoir, tout en poussant devant lui la vilaine boîboîte et tentant avec acharnement d'en sortir. CQFD.
D'où le bruit, d'où le réveil intempestif, d'où... enfin bon, je ne vais pas vous re-raconter l'histoire.
En deux temps trois mouvements, j'ai libéré le fauve, refermé la porte du cellier, refait le trajet en sens inverse, replongé dans mon lit encore tout chaud et rejoint illico les bras de Morphée Jules..
Et tout ça sans lunettes. Si c'est pas un exploit ça !
Une minute après, maudissant encore le chat en silence, je m'étais rendormie.