J'espère que vous avez passé un bon dimanche de Pâques !
Ici, c'était sous le soleil. Malgré le vent, c'était bon de voir tout ce ciel bleu, cette lumière et ce semblant de chaleur. Avec Jules, on a passé l'après-midi à jardiner et, au moment de la pause, je me suis laissée aller à me coucher dans l'herbe, les bras en croix, et à ne plus penser à rien. A croire que j'étais morte, ou alors en symbiose avec les éléments, ou tout simplement crevée après ma nuit blanche.
Ah oui, faut que je vous raconte. Hier soir, pour fêter leurs anniversaires qui sont à une semaine d'intervalle, Fifille et une de ses copines avaient invité leurs amis à la maison. On avait donné vite fait notre accord il y a quelques temps déjà pour une vingtaine de copains, en pensant que d'une part ce nombre était un peu exagéré, que d'autre part entre 20 personnes conviées et 20 personnes présentes il y aurait sûrement une différence, et qu'en tout état de cause il y aurait forcément des désistements en ce week-end pascal, retrouvailles familiales obligent...
Or, il semblerait que tous les invités aient fait des pieds et des mains pour pouvoir être présents et les négociations avaient dû être serrées dans certains foyers...
Ce ne sont donc pas quelques copains que nous avons vu débouler hier soir chez nous mais une vraie horde, en vélo, à pied, en bus, en voiture, -une horde j'vous dis- avec sacs de courses, à dos et de couchage. Ah oui, parce qu'on avait aussi donné notre accord pour que tous dorment sur place.
Je vous vois venir... Vous pensez peut-être que tout ce petit monde a mis la maison sans dessus dessous ? Qu'il a fallu gérer les incontrôlables et essuyer les plaintes des voisins pour tapage nocturne ? Qu'on a mis tout notre lendemain à ranger, pleurer nos verres cassés, notre carrelage minable, notre canapé tâché et nos plates-bandes saccagées ?
Absolument pas. Quand les filles organisent une soirée, tout est planifié : les tenues (chemises et robes exigées, même Fifille qui n'en a pas une dans son armoire a eu droit à la sienne avec relooking pour le même prix), la nourriture (chacun apportait quelque chose et pas seulement des chips, parfois de VRAIS trucs cuisinés), les boissons (on avait proposé un peu de cidre mais les organisatrices ont dit niet : jus de fruits et sodas only), la musique, la wii, le couchage, même les parents (on pouvait évidemment rester à la maison, à une condition : celle d'être très discrets !).
Croyez-le ou pas (enfin moi sur le coup je ne l'ai pas cru), à minuit et demi, tout le monde était couché.
Bref, la soirée idéale !
A deux petits détails près :
Les filles, c'est bien connu, ça parle... ça parle même beaucoup... ça peut durer longtemps... très longtemps... très très longtemps... et ça rigole... surtout quand il y a des garçons pour les faire rire... et ça chante à donf sur de la musique qui fait boum-boum-boum... et ça reparle... Quant aux garçons, s'ils parlent moins, ils ont des grosses voix, des grosses grosses voix. Et ils aiment jouer au babyfoot, longtemps, très longtemps, très très longtemps, ils se congratulent quand ils marquent un but, s'exaspèrent quand ils ratent une occase, jurent quand ils sont en train de perdre... puis décident de tout reprendre à zéro en changeant les équipes.
Or seul un mur séparait notre lit de notre salon du dortoir..
Certains n'ont pas dormi de la nuit.
Et nous ? Ben pareil.
Mais on était content d'être là juste à côté au cas où... afin que la fête reste la fête...
Ce matin, en voyant le bonheur et les mines rayonnantes de Fifille et de sa copine, je me suis dit que cela valait bien un petit déficit en sommeil qui sera vite rattrapé.
Après tout, on n'a pas tous les jours 16 ans.