LES 24 H DU MANS... A VELO
Publié le 24 Août 2012
A la fin du mois de juin, tandis que je planchais sur ma dernière épreuve, il a traversé les Alpes du Nord au Sud sur deux roues, allant de Genève à Nice sans prendre le temps de dire ouf.
Il s'est aussi entraîné trois fois par semaine pour éliminer toutes les parts de charlotte des cousines et les éclairs au chocolat qu'il avait engloutis avec des sorties affichant entre 80 et 110km au compteur : les routes du Médoc, de l'Entre-Deux Mers et les pistes océanes n'ont plus de secret pour lui.
Je ne parle pas des sorties VTT "pour le fun", des allers-retours au boulot tous les jours (environ 20km), des heures passées à tourner en rond au vélodrome, des randos-cyclos (ou cyclos-randos ?), des barres de céréales avalées et des hectolitres d'eau bue, que sais-je d'autre ? Je devrais, mais au final je ne sais pas grand chose.
En tout cas, penser qu'il allait s'arrêter là, c'était mal le connaître.
Toujours prêt à se lancer de nouveaux défis, Jules s'est inscrit ce week-end à la 4ème édition des 24 heures du Mans... à vélo. Même pas peur et même si ça tombe le jour de ses 48 étés.
Jusqu'à il y a quelques semaines, savais même pas que ça existait.... Depuis, il a bien fallu que je me briefe sur le sujet, histoire d'avoir l'air de m'intéresser un peu.
Et voilà les résultats de ma surprenante enquête.
Accompagné d'environ 1 999 autres petits copains, et surtout de 7 courageux collègues de boulot constitués en 2 équipes, il va sillonner à vélo pendant 24 heures le mythique circuit Bugatti de 4 185 m de long, à l'instar des voitures, motos, camions et autres engins à moteur, sauf que lui ne va avancer qu'à la force de ses petits mollets.
Saviez-vous que le circuit inclut des endroits aux noms aussi poétiques que "le S du chemin aux boeufs", "la promenade des Goules", "Le virage du garage vert" ou "Le champ Contrex", une montée de 600 m à 3,5 % (et même 7 % avant la passerelle Dunlop !) et une descente de 1000 m à 2 % ? Moi pas, mais je suppose que c'est là le moment où l'on récupère et surtout celui où l'on essaye de ne pas chuter.
Le principe de l'épreuve est simple (on pédale, on pédale, on pédale et on tourne, on tourne, on tourne jusqu'à tomber raide mort de fatigue on achève bien les chevaux) :
• Il y a des représentants de 75 départements et de 16 pays, des triathlètes, des cyclistes ultra, des étudiants, des collaborateurs d'entreprise, des pompiers, des militaires, des sportifs de haut niveau, des personnalités. Il paraît même qu'il y a des femmes.
• On peut concourir en solo (là faut quand même être un peu frappadingue), en duo, par équipe de 4, de 6 ou de 8.
• L'équipe gagnante est celle qui fait le plus de tours (l'année dernière, la team Vulco en avait fait 233).
• Les cyclistes peuvent profiter d'un revêtement d'une qualité exceptionnelle, d'un tracé technique et vallonné et bénéficier de l'assistance Shimano dans les paddocks (24h/24) euh, c'est quoi l'assistance Shimano quelqu'un peut expliquer ?
• L'épreuve dure du samedi 15 heures au dimanche 15 heures. Une fois le soleil couché, les cyclistes peuvent expérimenter l'éclairage intégral du circuit et "vivre la magie d'une course d'endurance de nuit", qu'ils disent... Pas besoin donc d'utiliser la frontale, c'est déjà ça.
Et quand est-ce qu'ils dorment, vous questionnez-vous ? Eh bien, il y a aussi un non loin où l'on peut doit planter sa tente et, pour y avoir longuement réfléchi, bien installée hier soir dans mon lit douillet, j'en suis arrivée à la conclusion suivante : plus on est de participants dans l'équipe, plus on a de chances de pouvoir se glisser quelques instants dans son sac de couchage à condition bien sûr de retrouver son bivouac... avant de se faire furieusement secouer par ses petits partenaires pour prendre la relève.
Vous savez tout.
Moi pas. Car je me demande dans quel état je vais le retrouver au terme de ces 24 heures.
Oui parce que voilà. Je me suis livrée à un petit calcul : 233 tours x les 4,185 kilomètres du circuit = 975 kilomètres. Si on redivise ce chiffre par les 4 coéquipiers de l'équipe, chacun effectue donc 243 kilomètres...
Même si je n'y connais pas grand chose, je dirais que ça fait beaucoup, non ?