LE PREDICATEUR
Publié le 14 Octobre 2012
Dans ce deuxième roman de Camilla Läckberg, on retrouve les lieux et les personnages que l'on a aimés dans le premier tome, sauf que la froideur de l'hiver suédois qui baignait l'atmosphère de La Princesse des glaces a laissé place à une chaleur d'été écrasante.
Erica Falck et Patrick Hedström se sont mis en couple. Erica est enceinte jusqu'aux yeux et Patrick devrait normalement écourter ses journées au commissariat pour passer les derniers jours de la grossesse de sa femme avec elle, mais... rien n'est normal dans ce bouquin : on retrouve une jeune fille morte dans la brèche du Roi, tout près de Fjällbacka, avec sous elle les ossements de deux autres femmes disparues vingt ans plus tôt.
Patrick se voit confier cette enquête sordide... ce qui l'amène à fouiller dans un passé où, comme dans La Princesse des glaces, se mêlent drames, haines, secrets de famille, non-dits, traumatismes irréparables, mais aussi histoires de tous les jours, policiers flemmards, adolescent(e)s en crise, couples qui battent de l'aile, plaies mal pansées, personnages complexes, sans oublier une bonne dose de folie humaine.
Et pendant ce temps, une quatrième jeune fille disparaît...
Tout au long du roman, j'ai essayé de deviner le nom du givré capable de faire des choses aussi abominables coupable, mais je n'ai pas trouvé, ce qui n'est pas totalement surprenant en soi car je ne suis pas très bonne à ce petit jeu-là. Il m'a donc fallu attendre la toute toute toute fin pour avoir la clé de l'énigme.
Un très bon polar donc. Juste un peu trop violent et morbide pour moi. "T'as qu'à pas lire de polars alors, nigaude !" vous entends-je dire jusqu'ici. C'est vrai. J'adore les intrigues, la description et l'analyse psychologique des personnages, mais les meurtres... Je me demande parfois ce qui m'attire vraiment là-dedans. Je me rassure naïvement en me disant que ce n'est qu'un livre... mais je sais bien que dans la vraie vie la réalité dépasse la plupart du temps la fiction et qu'il y a des détraqués capables de tout qui se baladent partout en toute impunité et ça, ça me fait vraiment flipper.
HEUREUSEMENT, ce livre est aussi plein d'humour. Voilà un petit extrait d'un passage plus vrai que nature qui m'a tant fait bidonner qu'il a fallu que je le lise à voix haute à Jules.
"Ils allèrent rejoindre les autres dans le jardin et les présentations furent faites. Les enfants pouvaient enfin se défouler en courant [...] pendant que les adultes buvaient un verre de vin, ou de Coca pour Erica. Comme toujours, les hommes s'assemblaient autour du barbecue pour mettre en avant leur côté viril tandis que les filles discutaient de leur côté. Erica n'avait jamais compris ce phénomène. Des hommes qui en temps normal affirmaient ignorer totalement comment on fait cuire un morceau de viande dans une poêle devenaient des virtuoses accomplis quand il s'agissait de cuire à point une viande sur un barbecue. On pouvait à la rigueur confier les légumes et les sauces aux femmes. Et elles faisaient aussi l'affaire pour apporter les bières. [...] Leur conversation fut interrompue par l'arrivée des grillades sur la table. Les hommes soufflèrent et s'installèrent pour manger, satisfaits d'avoir accompli la variante moderne de la chasse au mammouth".
Serez-vous surpris si je vous dis que Jules m'a regardé d'un air perplexe signifiant clairement qu'il ne comprenait pas du tout la cause de mon hilarité et que lui-même ne trouvait personnellement ça que très moyennement marrant ?