L'HISTOIRE DE PI
Publié le 13 Mars 2013
L'histoire de Pi (à ne pas confondre avec L'Odyssée de Pi, l'adaptation cinématographique) est un roman fantastique écrit en 2001 par le canadien Yann Martel et pour lequel il a reçu le prestigieux Man Booker Prize for Fiction (prix Booker).
Écrit à la 1ère personne, le roman est divisé en trois parties :
Celle qui se déroule avant le naufrage ; elle répond à un certain nombre de questions. Comment voit-on la vie quand on est un jeune indien à Pondichéry dans les années 1970 et qu'on a pour nom Piscine Molitor Patel ? Comment aborder les questions de la captivité, de la vie animale à l'état sauvage et de la place de la liberté quand on habite dans un zoo au contact de centaines d'animaux tels les lions, les passereaux de Malaisie, les cacatoès des Moluques, les bisons américains, les flamants roses, les cygnes noirs, les casoars à caroncule, les tourterelles diamant, les conures de Petz, les gibbons, les tapirs, les mangoustes, les spatules, bon enfin bref, vous avez compris, de tout ce qu'on peut habituellement trouver dans un zoo ? Comment fait-on pour expliquer à ses proches que l'on aime Dieu par-dessus tout et que l'on veut pour le restant de ses jours être fidèle à trois religions (l'hindouisme, l'islam et le christianisme) en même temps. Comment mettre de l'ordre dans ses réflexions sur la spiritualité et la vie indienne en général ? Etc.
La seconde, qui constitue l'essentiel du roman, débute lorsque le père de Pi, directeur du zoo, décide pour des raisons politiques de déménager avec sa famille (et une partie de ses animaux) au Canada. Elle raconte le naufrage dans l'Océan Pacifique du cargo japonais qui les transportait tous, comment Pi se retrouve être le seul rescapé humain de cette catastrophe, la traversée douloureuse et tragique du jeune homme et la lutte de 227 jours pour la survie dans sa forme la plus primitive ; en effet, Pi doit non seulement subir la faim, la soif, la solitude, la fatigue, le deuil, la douleur, le chagrin et les éléments mais aussi rester en vie face à un prédateur féroce : le tigre Richard Parker.
La dernière, alors que Pi est sauvé... mais sur celle-ci je ne vous en dirai pas plus...
Le démarrage de cette lecture (jusqu'à la page 100 environ) a été assez laborieux. J'ai trouvé, comme beaucoup de lecteurs semble-t-il, quelques passages un peu longs mais peut-être qu'en les relisant un autre jour je n'aurais plus la même impression ? C'est sans doute dû au fait que cette partie-là aborde des questions essentielles et fondamentales (mais surtout indispensables pour la compréhension de la suite) qui demandent introspection, réflexion et attention, ce dont je ne me suis pas toujours montrée capable à 23 heures après une journée de boulot.
Je me suis ensuite souvent demandé si cette aventure était vraie, inspirée d'un fait réel ou complètement fictive... Je vous laisse le plaisir de le découvrir si vous ne connaissez pas déjà cette histoire.
J'ai particulièrement aimé tout le côté psychologique et philosophique du livre, et surtout le passage où Pi explique que, malgré l'omniprésence du danger, le tigre lui a sauvé la vie. En effet, sans la menace constante de l'animal, et donc l'obligation de se protéger, d'organiser leur vie à bord et de nourrir le fauve pour ne pas se faire lui-même dévorer, il n'aurait probablement pas gardé cette volonté de survivre ni réussi à "oublier" la mort dramatique des membres de sa famille. J'ai aussi beaucoup aimé l'anecdote expliquant pourquoi le nom du tigre ressemble tant à celui d'un être humain... et bien sûr tous les passages descriptifs comme celui que j'avais repris là.
Ce livre, très étudié dans les collèges/lycées des pays anglo-saxons, est tout à fait accessible aux jeunes. Les miens l'ont lu avec plaisir, même si leurs avis par la suite étaient partagés ce qui a permis d'échanger tous ensemble de façon tout à fait intéressante et constructive...
Pour ceux qui ont vu le film, il y a pas mal de différences entre le roman et l'adaptation cinématographique dont certaines sont répertoriées ici. Par contre, le livre permet sans aucun doute d'apporter des éclaircissements à certains passages du film, et vice et versa certainement aussi...
Pour ma part, je m'y prends trop tard, L'Odyssée de Pi ne passe plus dans aucune salle de la région de Bordeaux.
Il ne me reste donc plus qu'à attendre la sortie du DVD...