DU VENT DANS MES MOLLETS
Publié le 10 Octobre 2012
Avec Jules, on voulait depuis longtemps reprendre nos séances de ciné en tête-à-tête.
Le plus difficile a été de se mettre d'accord sur un jour. Le lundi, Monsieur va au vélodrome, le mercredi et le jeudi Madame bosse le lendemain et elle est un peu chiante rigide sur le fait qu'elle ne veut pas se coucher trop tard pour être en forme le lendemain, le vendredi, ben... c'est la fin de la semaine, on retrouve les enfants et c'est déjà le soir de notre petit apéro sur la terrasse, le samedi y'a vraiment trop de monde dans les salles, le dimanche il faut ramener Fiston 2 à l'internat...
Heureusement qu'il y a sept jours dans la semaine et pas seulement six. Du coup, il restait le mardi, Ce qui tombe plutôt bien puisqu'un mercredi sur deux je suis de repos. Mais comment n'y avons-nous pas pensé plus tôt ?
Il y a une salle à dix minutes/un quart d'heure de voiture de chez nous (ah mais ouiii, c'est la campagne et sans voiture on ne se déplace nulle part). J'aime vraiment beaucoup y aller, on se gare juste devant, l'entrée n'est pas chère, encore moins avec un abonnement, c'est un ciné de quartier sans prétention mais qui fait plein d'efforts pour être animé, vivant, agréable et je kiffe l'idée de contribuer à le faire "tourner". En général, entre 19h45 et 20h30, on a le choix entre trois films, mais si on élimine le drame qui va plomber la soirée et le film d'art et d'essai où personne ne comprend rien, il n'y a pas 36 000 alternatives.
Hier soir, nous avons donc vu Du vent dans mes mollets (c'était ça ou Taken 2 mais déjà on n'avait pas vu Taken 1 et même en sautant le repas on aurait forcément raté les pubs, voire le début, et ça c'était carrément impensable).
J'avais eu le tort de regarder la bande-annonce avant (la faute à Jules) et je m'attendais vraiment à un film très cucul. Après, le but n'était pas non plus d'aller voir un chef d'oeuvre mais de se faire plaisir en sortant et de passer un moment ensemble. Et puis c'était ça ou Taken 2 mais déjà on n'avait pas vu Taken 1 et même en sautant le repas... Bref, je ne suis pas loin de dire que j'y suis presque allée à reculons mais finalement...
L'histoire se passe en France au début des années 1980 et retrace une chronique familiale.
D'un côté, il y a Rachel (Juliette Gombert), fille unique de Colette (Agnès Jaoui) et Michel Gladstein (Denis Podalydès), qui à 9 ans trimballe déjà un paquet de "petites angoisses" qu'elle raconte à une psy comme on aimerait tous en avoir une (Isabelle Rossellini). La mère, merveilleusement étouffante, s'empâte et s'empêtre dans une vie où nulle fantaisie n'est permise (même pas le Nutella). Le père, installateur de cuisines Mobalpa, est aussi culpabilisant ("moi, à ton âge...") que transparent ou cynique, c'est selon. J'adore quand les parents parlent anglais et qu'ils ne veulent pas que leur fille les comprenne ; ça donne des trucs vraiment loufoques du style "but you are complètement stupid ou quoi ? I have déjà told you que you must not speak like this devant Rachel").
De l'autre, il y a Valérie (Anna Lemarchand), petite chipie espiègle, délurée et intrépide qui vit avec son frère ado et sa mère divorcée, Catherine (Isabelle Carré).
Les deux familles sont aux antipodes l'une de l'autre et c'est sans doute pourquoi Rachel et Valérie vont, au fil du film, devenir les meilleures amies du monde.
En parcourant des critiques sur le net, j'ai lu que certains spectateurs avaient été choqués par les gros mots et la vulgarité gratuite de certains propos. Assurément, ils ne doivent avoir chez eux ni enfants, ni ados, ni amis d'enfants ou d'ados. Je suis pourtant assez chochotte sur le sujet et, franchement, je ne trouve rien à redire. En effet, en matière de gros mots et de vulgarité, il me semble que, par les temps qui courent, il y a pire.
Certes, ce film n'est pas exempt de défauts mais innocence, fraîcheur, candeur, naïveté, tendresse, humour, franches rigolades sont les mots qui me viennent à l'esprit quand j'y repense.
Et en réfléchissant bien, cette histoire est en définitive beaucoup moins légère qu'il n'y paraît au premier abord...
Une belle production donc (française en plus !) dont il serait dommage de se priver... si vous avez l'occasion... ne serait-ce que pour comprendre, mais seulement tout à la fin, le pourquoi du titre...