BARBE BLEUE
Publié le 24 Janvier 2013
Un moment que j'ai terminé ce livre, et un moment aussi que je dois faire cet article mais... j'y arrive pas.
Et je sais pourquoi.
Parce qu'alors là, bof bof. Je dirais même plus : bof bof bof.
Et ça, franchement, c'est dur de l'écrire.
Car j'ai été jusque là une inconditionnelle d'Amélie Nothomb et que, quand même, elle me l'a dédicacé ce livre, à moi rien qu'à moi !!
Normalement donc, j'aurais dû l'adorer, le kiffer, le bénir, m'esbaudir, me réjouir.
Pourtant, j'aurais aussi dû me méfier car Barbe Bleue n'a jamais été mon conte préféré. Je le trouvais même plutôt terrifiant. D'autres diront que cette cornichone de femme n'avait qu'à pas être si curieuse, qu'elle aurait dû profiter des richesses de son mari et s'en contenter au lieu de fouiner tout partout et de convoiter la seule chose qui lui était interdite. Mais moi j'étais juste terrorisée par son sort et j'ai longtemps eu devant mes yeux l'image de cette pauvre épouse frottant et frottant la clé tachée de sang séché pour essayer de gommer les conséquences dramatiques de son indiscrétion ... Et je me mettais presque à sa place car il est malheureusement des actes que l'on commet, que l'on regrette et que l'on ne pourra plus jamais effacer. Il faut apprendre à vivre avec pour le restant de ses jours....
Ainsi, donc, Barbe Bleue d'Amélie Nothomb est une adaptation tout à fait libre du conte. Saturnine, une jeune femme, recherche une colocation. Elle tombe sur une annonce qui lui propose une grande chambre dans un magnifique appartement d'un quartier chic de Paris pour un prix dérisoire. Don Elemirio Nibal y Milcar, le propriétaire, descendant de la Grandesse espagnole, aussi étrange que son nom le laisse prévoir, la choisit pour occuper ce logement mais lui interdit l'accès à une pièce de l'appartement... Nous y voilà...
Pour tout vous dire, j'ai trouvé ce livre un peu rasoir (ai pas pu m'empêcher de la faire celle-là). Le récit est en fait une longue suite de repas et de joutes oratoires entre Saturnine et Don Elemirio. Pendant ce temps, ils mangent de la crème de jaunes d'oeufs dans des tasses en or massif, des paupiettes, du homard, des langoustines, des asperges, du Saint-Honoré et boivent du champagne, beaucoup de champagne, toutes sortes de champagnes : du Laurent-Perrier cuvée Grand Siècle, du Krug-Clos du Mesnil cuvée 1843, du Taittinger-Comtes de Champagne, du Dom Pérignon 1976 ou ;du Cristal-Roederer dans des flûtes en cristal de Tolède.
Et qu'est-ce qu'ils se disent ?
Rien que des choses très intéressantes auxquelles je n'ai à vrai dire pas toujours compris grand-chose tant leurs références, qu'elles soient historiques, philosophiques, religieuses, littéraires ou musicales, m'ont parfois échappé. Je n'ai que peu adhéré à leur délire intellectuel, à vrai dire j'ai trouvé qu'il n'y avait pas beaucoup de place pour moi entre eux deux... Peut-être, ou sans doute, par manque de culture ? Bref, pour faire simple, j'ai eu l'impression de ne pas être à la hauteur.
A la décharge d'Amélie (ben oui, je l'appelle Amélie moi maintenant depuis que je lui ai serré la main et que je lui ai parlé les yeux dans les yeux), il faut dire que, lors de la soirée culturelle à laquelle je me suis rendue au mois d'octobre pour la présentation du livre, l'animateur du débat Laurent Croizier avait dévoilé (volontairement ? involontairement ?) la fin. Aaaargh.
Pas de suspense donc, pas vraiment d'intrigue, un rebondissement inattendu certes mais dont on se demande bien d'où il sort, comment et pourquoi, et une fin qui m'a laissée perplexe.
Et puis, Amélie, qu'as-tu voulu dire exactement dans ta dernière phrase ?
Hein ?