8 MAI 1945 - 8 MAI 2012
Publié le 8 Mai 2012
La vie est pleine de rebondissements et d'événements qui nous font grandir et évoluer, innover et changer, mais pour ce qui est des matins des 11 novembre (le dernier et celui d'encore avant) et des 8 mai, mon emploi du temps ne varie jamais d'un iota.
Je me rends à la cérémonie de commémoration qui a lieu indéfectiblement en fin de matinée dans mon village. Et une fois sur place, c'est comme d'habitude. Je suis émue par les discours, par la sonnerie aux morts, par les petits vieux qui viennent cahin-caha en s'appuyant sur leur canne, les larmes aux yeux, par les porte-drapeaux qui portent des drapeaux usés et d'un autre âge, par les hommages rendus aux militaires actuellement en mission à l'étranger, par les tout-petits qui viennent là avec leurs parents et qui posent mille questions, pleines de naïveté et de vérités. Même La Marseillaise me donne la chair de poule. Le dépôt de gerbe, par contre, me fait toujours marrer intérieurement parce que je pense à tout à fait autre chose.
Pendant ce temps, les images se bousculent dans ma tête. J'ai une pensée pour mes grands-parents qui ont vécu la Première Guerre Mondiale, puis la Deuxième. J'ai une pensée pour mes parents qui, enfants, ont eux aussi connu ces jours sombres. J'essaye de m'imaginer ce qu'ils ont vécu : la déportation, les séparations, le S.T.O., les alertes au fond des caves. Leurs maisons ont été incendiées, ils ont été témoins d'exécutions, ils ont littéralement crevé de faim. J'ai aussi une pensée pour mes enfants qui ont l'âge de mon grand-père (17 ans) quand il est parti à Verdun servir courageusement son pays et sa patrie.
La célébration ne dure en général qu'une vingtaine de minutes mais, à chaque fois, je suis toute retournée, toute remuée, toute bouleversifiée. Le pire, c'est que je ne veux pas que ça s'arrête. Je veux encore continuer à penser à tout ça. Et en parler encore et encore aux enfants. A chaque 8 mai et à chaque 11 novembre...
Car en matière de paix et de liberté, rien n'est jamais acquis. Ne l'oublions pas...