Publié le 8 Mai 2013
...où je n'ai pas failli à mon petit rituel bi-annuel, à savoir me rendre dans mon village à la cérémonie commémorant la fin de la guerre 1939-45, avec toutefois une petite entorse à la routine déjà évoquée là, là, là, là et là : la présence de Fiston 2 qui faisait un peu désordre avec ses locks au milieu des militaires qui m'a particulièrement fait plaisir et même touchée, n'ayons pas peur des mots. J'en croyais pas mes yeux. Des années que plus personne ne m'avait accompagnée à ce genre de célébration.
Je ne sais pas pourquoi, sans doute à cause d'un chouchouille de nostalgie ces derniers temps, mes pensées vont tout particulièrement ce jour vers les Alsaciens annexés de fait au IIIème Reich entre 1940 et 1945.
Et puis aussi vers les 100 000 jeunes Alsaciens arrachés à leurs familles et enrôlés de force, sous l'uniforme allemand, principalement pour combattre l'armée de Joseph Staline.
La plupart avaient l'âge de mes garçons.
Un grand nombre d'entre eux furent faits prisonniers par les Soviétiques. Beaucoup choisirent de déserter la Wehrmacht pour se rendre délibérément à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le Général de Gaulle et la France libre.
Mais les Soviétiques n'avaient dans leur majorité pas connaissance du drame de ces Alsaciens et ils furent donc considérés comme des déserteurs ou des espions et furent fusillés. Les autres furent déportés au camp de Tambov après un passage dans les mines de charbon de Karanganda où ils subirent le sort des prisonniers de la Wehrmacht avec des conditions de vie très dures et un taux de mortalité élevé.
Le dernier d'entre eux ne rentra en France qu'en 1955...
Une fois la guerre terminée, ces jeunes militaires furent de la même manière considérés en France comme des traîtres parce qu'ils avaient combattu sous le drapeau allemand....
Malgré eux... Victimes d'une double méprise...
Voilà qui me laisse bien songeuse ce soir...