Publié le 8 Septembre 2013
Chez nous, c'est pas qu'on soit radins, mais on n'aime pas gaspiller.
Pourquoi allumerait-on deux lumières alors qu'une seule suffit ?
Pourquoi laisserait-on l'ordinateur sur "on" toute la journée alors que personne ne s'en sert ?
Pourquoi ferait-on tourner le lave-vaisselle en pleine journée alors qu'on bénéficie d'un tarif réduit la nuit ?
Pourquoi irait-on à la gym en voiture alors que c'est seulement à 1km et qu'on peut y aller aussi vite en vélo ?
Pourquoi jetterait-on ce vieux truc et en rachèterait-on un neuf alors qu'avec une toute petite restauration il peut encore servir ?
Aussi Jules-MacGyver est-il passé depuis longtemps maître dans l'art de rafistoler. Comme le héros écolo-bricolo de la série-télé qui échappe à tout bout de champ à la mort grâce à son ingéniosité et à son couteau-suisse, qui fait démarrer une voiture avec un trombone, colmate une fuite d'eau avec un bout de chewing-gum ou traverse les ravins avec une corde à linge et un roulement à bille, Jules est capable de retaper ou fabriquer à peu près tout ou n'importe quoi avec tout ou n'importe quoi à tel point que sa réputation va maintenant bien au-delà des frontières de l'impasse que nous habitons.
Par exemple, il ravaude : le fauteuil-crapaud que la voisine a acheté dans une brocante et dont le pied est vermoulu (celui du fauteuil), le joint du frigo de ma mère qui à quelques mois près a failli fêter ses 50 ans, le carillon suisse du couloir qui ne sonne plus, la radio que Vivi vient de jeter par terre de colère (hum, parfois, c'est une assiette), le volet roulant du salon qui s'est arrêté à mi-chemin et qui ne veut plus ni monter ni descendre, le sèche-cheveux qui crame les cheveux, la voiture qui ne démarre plus, la moto du copain qu'a des ratés, le grille-pain de la cousine, le faux-contact dans l'aspirateur, le collier dont le fermoir est bousillé, la semelle qui s'est décollée, le vieux projecteur de films Super 8 qui est naze, la vieille machine à écrire des années 30 achetée 25 € sur eBay dont personne (à part lui) ne veut, le vase écaillé, le pneu du vélo pulvérisé, etc.
Le plus jouissif, c'est quand la réparation ne coûte rien et est elle-même réalisée grâce à un objet de récup' comme une vieille brosse à dent (j'vous jure), un bout de ferraille, de la colle verte dont lui seul à le secret, un outil fabriqué exprès pour l'occasion, un ressort tout droit sorti de la boîte spéciale ressorts ou grâce au matériau fétiche et préféré d'entre les fétiches et les préférés : le bois, ou comment un vulgaire bout de bois anodin pour le commun des mortels peut donner une deuxième vie à une foultitude d'objets de la vie courante comme... Comme quoi ?
Je vous sens incrédules, comme une bande de St-Thomas qui demande à voir pour croire.
Vous voulez donc des preuves ? Suffit de demander.
Alors ? Mieux que MacGyver ou pas mieux que MacGyver ??