PAS SON GENRE
Publié le 26 Juin 2014
L'histoire se passe dans le Nord. Clément, jeune professeur de philosophie et auteur parisien, est affecté à Arras pour un an. Loin de Paris et de ses lumières, Clément ne sait pas à quoi occuper son temps libre. C'est alors qu'il rencontre Jennifer (on dit Djennifer, c'est anglais), une jolie coiffeuse.
"Pas son genre", le titre du film annonce tout de suite la couleur car on ne pouvait imaginer deux êtres plus différents l'un de l'autre, rappelant un peu ceux de Pretty Woman version ch'nord.
La vie de Clément est régie par Kant et Proust. Avec ses airs de premier de la classe et de fifils à papa (haut fonctionnaire) et maman (médecin), il est d'humeur toujours égale et imperturbable, ne montre jamais ses sentiments. Sa vie est lisse, comme ses cols roulés gris... ou ses chemises noires, parfois bleu marine.
Jennifer aime sa ville, Anna Gavalda, Musso et les romans populaires, les magazines people et les soirées karaoké avec ses copines. Elle est charnelle, pétillante, pleine de vie et de peps, elle dit toujours ce qu'elle pense, aime les cavalcades, les paillettes et charrie avec elle un torrent d'émotions.
Ils deviennent amants. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ?
Les deux acteurs principaux (Emilie Dequenne et Loïc Corbery) jouent très bien. On voudrait tellement croire que cette histoire est possible, mais comment bâtir une relation qui dure quand elle l'appelle "chaton" à tout bout de champ, voudrait qu'il s'éclate en dansant sur "Life is life" et lui chante "Tiens voilà du boudin" pendant qu'il lui lit des poèmes de Proust (véridique). Et d'un autre côté, comment venir à bout de la violence entraînée par les différences culturelles quand lui n'a pas de télévision, va à l'opéra avec ses parents, à des vernissages dans des appartements magnifiques et n'a jamais entendu parler de Jennifer Aniston ?
Alors ? A votre avis ? Histoire possible ou pure utopie ?