UN LEGUME OUBLIE
Publié le 16 Septembre 2012
Voilà quelques mois que nous faisons partie d'une AMAP, Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne. Son but est à la fois de concilier le maintien d'une agriculture de proximité rentable, l'approvisionnement de produits de qualité à un coût raisonnable, le lien à la terre et la saisonnalité des produits.
En clair, pour une somme payée à l'avance par le consommateur (nous), l'agriculteur fournit sans intermédiaire chaque semaine entre 5 et 7 kilos de légumes issus de son exploitation agricole.
J'adore le principe. Je paye directement le producteur, sans passer par aucun intermédiaire si ce n'est l'association dont je fais partie. L'exploitation est à quelques kilomètres de chez nous, bye bye donc les coûts liés au transport et le décompte des vilains kilos équivalent carbone. Je ne me casse plus la tête devant l'étal du supermarché à me demander ce que je vais bien pouvoir acheter. Je consomme des produits de saison, mûrs, frais et bio de surcroît. Je prends finalement les légumes que l'on me propose, que je suis bien obligée de cuisiner ensuite, me permettant ainsi un peu sous la contrainte certes mais c'est pour le bien de toute la famille d'innover et de sortir des sentiers battus pour le plus grand plaisir des ados, naaaaan là je déconne vraiment.
C'est donc chaque mardi soir la surprise. Qu'y aura-t-il dans notre panier cette semaine ? Et surtout : qu'allons-nous manger pendant les sept jours à venir ? Tomates, courgettes, aubergines, salades, pommes de terre, navets, betteraves, melon, radis... Jusque là, tout va bien.
Quand on commence à revenir à la maison avec du fenouil, des fèves ou trois kilos de poivrons d'un coup, ça se complique un tantinet...
Mais quand on reçoit parmi d'autres légumes bien de chez nous un pâtisson, alors là, c'est carrément la panique. Difficile de ne pas afficher clairement son trouble et sa détresse : jamais vu de près un truc pareil, jamais cuisiné un truc pareil, jamais mangé un truc pareil.
Alors on se renseigne auprès des autres AMAPiens/iennes tout aussi dérouté(e)s. On demande : "C'est quoi ce truc ? Et donc ça pousse par chez nous ? Ça se prépare comment ? Il faut le cuire combien de temps ? A la cocotte ou à l'étouffée ? Euh.... C'est bon ? Alleeeez, vous pouvez le dire maintenant que c'est pour la déco et que ça ne se mange pas vraiment !" etc.
Et puis une fois rentré chez soi, il faut bien assumer et garder la tête haute (et froide) devant les protestations et le scepticisme des ados ! "Mais siiii, ayez confiance et jetez aux ordures vos préjugés et vos a priori, vous allez voir, ça va être dé-li-cieux...", le tout étant bien sûr avant toute chose de s'en persuader soi-même.
Après moult tergiversations, j'ai finalement tout simplement fait cuire cette étrange cucurbitacée à la vapeur avec quelques carottes et j'ai mixé le tout avec du beurre, un peu de crème fraîche et beaucoup d'épices (sel, poivre, curry, gingembre) car il faut bien avouer que ça n'a pas beaucoup de goût (entre la courgette et l'artichaut il paraît).
Avec des brochettes, c'est passé comme une lettre à la poste. Comme quoi on fait parfois tout un pataquès de pas grand chose. "C'est jamais rien qu'une petite citrouille albinos", comme l'a fait remarquer Fiston 2.
Le plus dur au final aura été de le couper et de l'éplucher ; il a fallu que je sorte mon grand couteau de boucher, sans quoi je n'y serais jamais arrivée. La prochaine fois, c'est Jules qui s'y collera... ce n'est vraiment pas un boulot de fille.
Je me demandais si vous aviez l'habitude de cuisiner ce genre de légumes et si oui comment ? Car il ne faut pas rêver.... D'ici la fin de l'hiver je vais à coup sûr en trouver d'autres des comme ça dans mon panier. Et si c'est le cas, je préfère anticiper : il vaudrait mieux en effet pour moi et ma crédibilité que je ne sois pas à court d'idées le moment venu...
D'avance, merci de ne pas m'abandonner toute seule dans cette galère pour votre aide...