LA MONTEE DE LA RHUNE
Publié le 15 Octobre 2013
Depuis le temps qu'elle me faisait de l'œil la belle montagne de la Rhune chaque fois qu'on allait au Pays Basque, dominant l'océan et la côte du haut de ses 905 mètres...
Il a suffi d'un beau samedi d'automne bien ensoleillé et doux, d'un couple d'amis, d'un Jules et d'une Vivi hyper motivés à l'idée d'aller digérer aussi vite l'apéro, le chorizo, le plat de chipirons farcis, l'Ossau-Iraty, le gâteau au chocolat et je ne vous parle même pas de la petite bouteille d'Irouléguy que l'on venait de se mettre derrière la cravate pour que ni une ni deux nous voilà tous en route.
Au Pays Basque, il n'y a pas cinquante façons de monter la Rhune : c'est à pied, comme le veut la coutume.
La promenade ne fait que 9,5 km aller/retour mais il faut compter avec le dénivelé de 780 m.... Eh oui !
Le départ se fait d'une altitude de 114 m, traditionnellement au parking des carrières de la commune d'Ascain et, là, le point de vue vaut déjà la peine qu'on s'y attarde quelques minutes.
Le ciel est d'un très beau bleu, l'air est doux, le soleil d'octobre nous réchauffe encore un peu, le paysage est imposant, et ce n'est que le début.
Mais dès les premiers mètres, la grimpette est sévère et, un instant, j'ai eu un peu peur : se pourrait-il vraiment qu'on ait eu tort de manger tous ces morceaux de gâteau basque ?
Cependant, chaque fois que l'on se retourne le paysage est si grandiose et si coupesoufflant (au loin l'océan) que l'on oublie carrément de penser à quoique ce soit pour uniquement profiter de l'instant. Tout cela est euphorisant et nous donne des ailes (non non, l'Irouléguy n'y est plus pour rien).
Dans la montagne, nous ne sommes pas seuls. Il y a pas mal de promeneurs français et espagnols qui marchent en famille (même si la plupart d'entre eux n'ont pas traîné à table comme nous et sont déjà sur le retour), certains même nous doublent car ils montent la Rhune en courant (si ! si !).
Et puis il y a des vaches, des brebis, des vautours (pas pour nous j'espère), des chevaux avec des cloches au cou (si ! si !) et même des pottoks, ces robustes petits poneys sauvages qui vivent librement dans les massifs du Pays Basque.
Normalement, pour le moral, il ne faudrait pas regarder en haut tout le chemin qu'il reste encore à parcourir... Mais, évidemment, on ne peut pas s'empêcher...
Pfff... C'est encore loin ?
Lentement mais sûrement, on prend de l'altitude. Dans notre dos, l'horizon s'élargit et, quand on se retourne, notre regard se porte de plus en plus loin.
La montagne résonne de bruits, de cris d'oiseaux, d'aboiements, d'eau qui coule, de nos blablas et même de chants que l'on devine au loin...
Pas après pas, montée après montée, virage après virage, on se rapproche de notre but. Pas question de mollir sur la fin car, tout doucement, le soleil décline et plus on s'approche du sommet, plus la pente est raide. Les tout derniers mètres se font même le long de la voie de chemin de fer de la Rhune, un des rares chemins de fer à crémaillère encore en activité.
En effet, sur une voie métrique (dont l'écartement des rails est de 1 000 mm), inaugurée en 1924, roulent encore des rames de collection d'époque, bondées l'été.
Enfin arrivés au sommet !
De là, un panorama à 360° s'offre à nos petits yeux émerveillés. On domine à perte de vue les côtes françaises et espagnoles, ainsi que la chaîne des Pyrénées. La vue et la luminosité sont exceptionnelles (même si c'est un peu brumeux) et on distingue très nettement les plages et les pinèdes landaises (plus visibles sur la deuxième photo, zoomée).
Ma copine avait mal au genou et craignait la descente, alors toutes les deux, après une pause et une bière, on a pris le petit train pour le retour... Nos maris sont repartis à pied. Ben oui, forcément, il fallait bien quelqu'un pour récupérer la voiture !
En attendant le départ, et dans le train, nous étions accompagnées par un chœur basque composé d'hommes très imbibés gais et avons eu droit gratos à tout leur répertoire y compris Airetun chikitun airetun lairé et Les fêtes de Mauléon. Merci les cousines, grâce à vous j'ai pu suivre et assurer (mais un petit détail me chiffonne, on dit dans les bras de leurs chers galants ou amants parce que moi j'ai toujours dit amants) ?
On est arrivées à la gare de St-Ignace 35 mn plus tard (pas vu le temps passer entre des paysages fabuleux dans le soleil couchant et l'ambiance à bord) et il n'a pas fallu longtemps à nos hommes pour venir nous rejoindre. Heureusement, car il faisait presque nuit.
Ils avaient mal aux cuisses les pauvres, alors que nous pas du tout ! Soit disant que c'était parce qu'on n'avait pas fait la descente avec eux. N'im-por-te quoi !
En tout cas, quelle journée !
Vous avez pu suivre jusqu'au bout ?
Allez, une dernière petite photo pour la route !
Aaaaaahhhh !!!!!