OBJECTIF ZERO DECHET : LES GRANDS PRINCIPES
Publié le 27 Août 2016
(article un peu long, mais indispensable !)
"C'est vrai, on sort la poubelle sur le trottoir le soir et, le lendemain matin, les emballages plastiques de céréales et les essuie-tout souillés ont disparu, comme par enchantement. Mais quand on dit : "Je l'ai jeté" qu'est-ce qu'on veut dire exactement ? On l'a jeté où ? [...] Après tout, nos déchets ne disparaissent pas sous prétexte que les éboueurs les ont enlevés. Ils finissent dans les décharges, à compromettre notre environnement à l'équilibre précaire, à libérer des composés toxiques dans l'air et le sol, à gaspiller les ressources utilisées pour créer ces produits dont on s'est débarrassé, et à nous coûter des sommes astronomiques chaque année pour les traiter. Voilà pourquoi il est essentiel de viser le zéro déchet [...], philosophie fondée sur une série de pratiques visant à éviter autant que possible d'en générer."
Pour bien comprendre la démarche de Béa Johnson, il est donc nécessaire que je vous parle tout d'abord de ses "cinq règles" de base. En effet, elle a découvert que les mettre en pratique dans l'ordre permet d'engendrer naturellement très peu de déchets. Les deux premières concernent la prévention, la troisième la consommation responsable, et les deux dernières le traitement du contenu de nos poubelles.
1 - Refuser (ce dont nous n’avons pas besoin)
Le premier objectif est de réduire sa consommation pour réduire ses déchets. En effet, nous n’aurons pas à jeter ce que nous ne consommons pas. L’objectif "zéro déchet" n’est pas de recycler plus mais de faire barrage aux éléments qui envahissent nos maisons.
"La moindre petite chose qu’on accepte, ou qu’on prend, fait augmenter la demande. En d’autres termes, accepter de manière compulsive (par opposition au fait de refuser) revient à tolérer et à renforcer des pratiques génératrices de gâchis. […] Lorsque l’on accepte passivement un prospectus publicitaire, un arbre est abattu quelque part dans le monde." explique Béa Johnson dans son livre.
On peut alors d'ores et déjà s'appliquer à refuser les articles en plastique à usage unique, les cadeaux gratuits, les imprimés publicitaires et les pratiques non durables comme acheter des produits avec des emballages superflus.
2 - Réduire (ce dont nous avons besoin et ne pouvons pas refuser)
Préférer la qualité à la quantité, l’expérience aux biens matériels. Ainsi, vous allez remettre en questions toutes vos habitudes d’achat et de consommation pour aller à l’essentiel, vers un mode de vie simplifié. Voici trois astuces pour réduire efficacement sa consommation :
• Évaluez votre consommation passée : Faire le vide donne naissance à de nouvelles habitudes d’achats : déterminez l’utilité de chacun de vos biens et débarrassez-vous de ce qui n’est pas nécessaire. Faire le vide permet de partager avec les autres : votre presse-panini est-il si indispensable ? Il peut peut-être rendre vos voisins heureux ? Il permet aussi de mieux gérer votre démarche zéro déchet : avoir moins, c’est avoir moins de raisons de s’inquiéter, moins de choses à nettoyer, à stocker, à réparer ou à jeter plus tard.
• Restreignez votre consommation actuelle et future : Réduire ses achats (que ce soit du neuf ou de l'occasion) permet de conserver les ressources, c'est évident. Commencez par ne pas vous ruer sur les produits emballés dans votre supermarché. Le même produit existe-t-il en vrac ? Ne prenez pas nécessairement votre voiture, vous pouvez sans doute faire ce trajet à pied ou en vélo. Avez-vous vraiment besoin d’imprimer ce document ? Ne pourrais-je pas donner une seconde vie à cette chaussette trouée ?
• Évitez les activités qui soutiennent ou amènent de la consommation : Nous sommes tous victimes des coups publicitaires des grands industriels et il faut bien se l’avouer, nous sommes faibles et craquons parfois sous l’impulsion de nos désirs créés de toutes pièces par le merchandising. Et si nous arrêtions de regarder la télé ? D’aller faire du shopping ? "Se contenter de ce que l’on a est la plus grande richesse" disait le penseur bouddhiste David Loy.
3 - Réutiliser (ce que nous consommons et ne pouvons ni refuser, ni réduire)
De nombreuses personnes confondent les termes réutiliser et recycler. Recycler c'est traiter un produit pour lui donner une nouvelle forme. Réutiliser permet d’utiliser plusieurs fois le même objet sous sa forme manufacturée initiale en lui donnant (ou non) une autre utilité. Le produit le plus "vert" est incontestablement celui qui existe déjà, non ? Un sac plastique peut servir à transporter des chaussures boueuses ou encore de sac poubelle, un vêtement peut être acheté d'occasion et revendu de la même manière. Ainsi, "vous évitez la consommation inutile, vous atténuez l’épuisement des ressources et vous allongez la durée de vie des biens déjà acquis."
4 - Recycler (ce que vous ne pouvez ni refuser, ni réduire, ni réutiliser)
Après avoir refusé ce dont nous n’avons pas besoin, réduit ce dont nous avons besoin et réutilisé ce que nous consommons, il reste finalement peu de chose à recycler. Quand vous voulez recycler quelque chose, vous devez :
• Faire le tri sélectif en choisissant des endroits pratiques chez vous pour le recyclage.
• Envisager de vous rendre dans un centre de tri ou trouver des sites de collecte pour les matériaux (ampoules, piles, peintures, huile de moteur…) qui ne sont pas aussi facilement recyclables que le verre ou le plastique.
5 - Composter (le reste)
Le compostage est le recyclage des matières organiques. C'est un recyclage naturel et ancestral : avec le temps, les déchets organiques se décomposent et rendent leurs nutriments au sol.
Tout semble absolument logique, non ? Et ça marche ! Allez, je vous laisse méditer. Et suite au prochain épisode.