CIEL DU LUNDI 11 AVRIL
Publié le 11 Avril 2016
Oh la la ! C'est drôlement du taf de vêtir son fils pour son mariage (le sien, pas le mien).
D'abord, il a fallu faire plusieurs magasins pour choisir un costume, faire des essayages, éliminer, reprendre, comparer, cogiter. Il y avait les boutiques où on s'est senti franchement bien accueilli, où les vendeurs étaient sympas, nous ont donné plein de conseils (agréable quand on y connaît que pouic en costard), ont proposé de nous faire des devis et de nous laisser réfléchir tranquillement (et ça, ça donne envie de revenir). Il y a eu celles où on nous a mis d'emblée une pression d'enfer en nous disant que oouuuhh on était drôlement à la bourre pour une cérémonie en juillet, qu'il fallait choisir quasi à la seconde parce que sinon le marié allait aller à son wedding à loilpé vu que demain il n'y aurait plus un modèle en magasin (et ça, ça donne pas envie de revenir). Et puis il y a ceux où on ne s'est même pas intéressé à nous, sans doute parce qu'on n'avait pas le profil du client-type, limite
: on nous a laissé errer comme des âmes en peine dans les rayons, comme si on n'existait pas, un peu comme si on était transparent ou si on pouvait lire sur notre visage le solde de notre compte en banque (ou pas d'ailleurs) et quand on s'est décidé à partir, on nous a lancé d'un air entendu : "Vous n'avez rien trouvé n'est-ce pas ?" (et ça, ça donne pas envie de revenir non plus).Ensuite, il a fallu acheter ledit costume et choisir une chemise : plutôt blanche, plutôt ivoire, plutôt crème... Il paraît que ça dépend de la couleur de la robe de mariée, et aussi du code couleur, s'il y en a un. J'en ai appris de ces trucs au cours au cours de mes investigations avec Fiston 1 ! Ben non, y'a pas de code couleur, c'est grave docteur ? Mais alors, la chemise, plutôt avec des boutons classiques ? Plutôt avec un poignet mousquetaire pour y glisser des boutons de manchette ? Col français, col italien, col anglais, col américain, col officier, col cassé, col club... Arg, jamais je n'aurais imaginé que choisir une simple chemise toute blanche puisse susciter autant de questions.
Et je n'ose même pas imaginer ce qui se serait passé si Fiston 1 avait voulu faire dans la fantaisie. Heureusement, il savait exactement ce qu'il ne voulait pas. Et du coup, on a grandement abrégé nos souffrances.Dans la foulée, on a fait faire les retouches sur la veste qui ont juste consisté en un petit ajustement au niveau de la longueur des manches. Franchement, on a bien joué sur ce coup-là et on s'en est tiré avec le minimum syndical.
Puis, on s'est attaqué à l'épineux problème des chaussures. Italiennes ? Anglaises ? Richelieu ? Derbies ? Pfff, il y avait une montagne de choix. Vous imaginez même pas. Trop de chaussures tue les chaussures, voilà le message que je voudrais faire passer aux professionnels de la godasse. Et encore, je ne vous parle ni du budget, ni de la couleur. On a vu tellement de modèles qu'à la fin il a été indispensable de faire une pause-café pour faire le tri, mettre de l'ordre dans nos idées et prendre du recul. Au soleil, sur une terrasse, on a dégusté notre capuccino avec un cannelé, et tout cela nous a aidé à y voir plus clair. Finalement, Fiston 1 a décidé qu'il voulait premièrement des chaussures qui lui plairaient, deuxièmement des chaussures qui ne lui feront pas mal aux pieds, troisièmement des chaussures qu'il pourra remettre dans la vraie vie. Le modèle qui a finalement rempli tous ces critères était un peu cher mais je l'ai exhorté à se laisser chouchouter : après tout, c'était peut-être la dernière paire de chaussures que je lui achetais et, s'il en prenait bien soin, il pourrait les garder quelques années. Alors, il s'est laissé convaincre...
Mais c'est pas fini : reste à faire faire les retouches au niveau du pantalon : le fameux ourlet, bien évidemment. Puis viendra le choix de la ceinture -assortie aux chaussures of course sinon c'est la faute de goût assurée-, du noeud papillon ou de la cravate, des boutons de manchettes peut-être... Pochette ? Pas pochette ? Bah, on verra bien. Ne pas oublier les chaussettes ! Car mal coordonnées au reste de la tenue, c'est le détail rédhibitoire, le petit hic qui tue, la tache qui gâche tout, l'erreur fatale qui risque de vous faire passer pour un guignol.
Bref, on n'est pas encore sorti tout à fait de l'auberge.
HEUREUSEMENT ! Faire tout ça en tête-à-tête avec Fiston 1, sous le soleil et un Petit coin de ciel bleu ), dans une ville aussi belle que Bordeaux, c'est à bien y réfléchir du bonheur en barre, un cadeau du ciel, une balade au pays des merveilles, le nirvana pour les mamans, bref une vraie récréation.
D'ailleurs, Fiston 1 et moi on a déjà pris rendez-vous lundi prochain pour le 4ème volet de nos aventures vestimentaires bordelaises. Vous serez de la partie ?