KINKA
Publié le 17 Octobre 2015
Ou Quinqua... Les deux orthographes sont possibles... Vous me direz laquelle vous préférez après avoir lu cet article et la majorité l'emportera !
Alors voilà, ça commence le mardi de mes 50 ans. Au départ, je ne voulais rien faire de particulier ce jour-là et puis, après avoir réfléchi, alors que la date fatidique approchait inexorablement, je me suis dit que c'était quand même très bête de rester chez soi un jour aussi spécial, un jour qui n'arrive qu'une fois dans une vie après tout !
J'ai donc lancé à l'arrache et à la dernière minute quelques invitations à mes amis les plus chers et les plus proches pour venir boire du champagne à la maison après le boulot et aller ensuite manger dans un joli restaurant très accueillant tout près de chez moi, d'ailleurs ceux qui ont voulu ont même pu y aller à pied.
Bien sûr, il y a eu quelques absents, un ami pris par des obligations professionnelles, ma collègue et son mari partis voguer sur la Méditerranée et bien sûr Fiston 2 qui depuis New York m'avait cependant réservé une très très belle surprise.
Nous voilà donc (presque) tous réunis dans le salon notre champagne à la main, en train de discuter, plaisanter et passer un bon moment tous ensemble.
Je vois bien du coin de l'oeil Emile et Alfreda (ceux-là même qui ont la gentillesse de nous inviter régulièrement au Pays Basque, monter à la Rhune ou descendre dans la baie de Loya) comploter dans un coin mais quand on invite 20 personnes pour ses 50 ans on se doute bien qu'il va y avoir de l'intrigue dans l'air.
Ils disaient : "Bon ben va le chercher maintenant. Tu crois que c'est le moment ? Oui oui c'est le moment vas-y. Bon ben OK j'y vais passe-moi les clés."
Et les voilà qui reviennent avec un grand carton recouvert d'un grand bout de tissu et qui posent ça au milieu de tout le monde dans le salon.
"Bon ben maintenant tu dois deviner ce qu'il y a dans le carton ?"
Alors moi je pose des questions de toutes sortes : "C'est petit ? C'est gros ? Ça se mange ?" et eux ils répondent en se marrant comme des baleines "Non non, ah, on sait pas, tu dois encore poser des questions et deviner".
Et soudain, j'ai un flash et je dis : "C'est vivant ?" et eux : "Ah, ouiii, c'est vivant".
Là je commence à me forcer un peu à sourire et à me sentir un chouchouille mal à l'aise parce que je pense tout à coup à un cadeau empoisonné, genre je vais me retrouver dans la maison avec un autre chat pour tenir compagnie à celui de Fifille que je tolère mais pas plus, ou un canard, pire un chien, et je pense aussi à un lapin, un cochon d'Inde, un canari, enfin tous ces animaux que beaucoup de gens ont chez eux et aiment de tout leur coeur mais que moi je n'aime pas trop enfin si mais chez les autres justement.
Et re-soudain, j'ai un re-flash et je dis : "C'est ça !" et ils répondent : "Ouiiii, c'est ça !" et ils enlèvent le morceau de tissu et ouiiii, c'est ça !
Une petite boule de plumes dans un coin, complètement terrorisée et tremblante.
Je vous présente Kinka (ou Quinqua) la bien-nommée.
La première nuit, bien sûr, elle s'est faite un peu bizuter par les autres poules de la maison. Il paraît que c'est comme ça chez les poules comme dans d'autres communautés : il y une hiérarchie, les dominant(e)s, les dominé(e)s...
Mais elle est moins lente à la comprenette que certaines autres que nous avons eues et elle a vite pigé le principe de rentrer le soir dans le poulailler et d'en ressortir le matin, pas comme certaines qui n'osaient pas mettre le bec dehors pendant plusieurs jours quitte à se laisser mourir de faim ou qui dormaient à l'extérieur la nuit, perchées dans la haie de sapinettes ou sur le grillage au risque de se faire dévorer par le goupil, parce qu'elles avaient raté le couvre-feu.
Kinka/Quinqua s'est vite habituée à sa nouvelle vie, un peu comme si elle avait toujours été parmi nous.
Inutile de vous dire que c'est déjà ma préférée.